Escapade dans les Aiguilles Rouges

Historiette 100% Face Sud de deux jours face au Mont Blanc.


Week-end du 15 août 2003. Retrouvailles en Haute-Savoie entre les deux compères de Face Sud, à l’occasion d’un séjour rando de Fred aux Contamines-Montjoie. En guise d’échauffement, il fut décidé de faire du sport à Chamonix. Au départ tout du moins, car en cet été de canicule, toute course en tantinet engagée à composante glaciaire comportait trop de risques. Dommage, car cela nous aurait permis des partager des sensations et des paysages rares sur ce site. C’eût été également l’occasion de sortir de la catégorie randonnée pour goûter un peu de l’alpinisme, où il nous reste tant à prouver. Nous nous sommes donc rabattus sur une improvisation peu ambitieuse autour d’une nuit au refuge de la Flégère (1877 m), au pied des Aiguilles Rouges, à grands renforts de remontées mécaniques et de génépi.
Première surprise : le 15 août à Cham, c’est la fête des guides ! Circulation chaotique, des bagnoles partout, impossible de se garer au pied des bulles de Planpraz. Une météo incertaine a achevé de nous convaincre de fuir Cham pour rejoindre directement la Flégère par le téléphérique depuis les Praz-de-Chamonix. Il est environ midi. Halte transformation de touriste béta en randonneur lambda, ravitaillement à l’épicerie, chargement des sacs, et c’est parti pour deux jours sur le balcon du Mont Blanc !
Après un casse-croûte frugal sur la terrasse du refuge, face aux Aiguilles de Chamonix et à la Mer de Glace, décision unanime fut prise de se dégourdir les jambes en allant voir si le Lac Blanc est aussi beau en vrai que dans les magazines, avec boucle au retour par les lacs des Chéserys et le Grand Balcon Sud. En somme, une petite promenade de 3h30 et 500 mètres de dénivelé, que nous avons attaquée comme des balles avec l’idée débile d’atteindre le lac en une heure. Effectivement, ce lac en deux parties à 2352 m, lové dans des roches moutonnées sous les plus hautes aiguilles du massif, tient ses promesses tant par l’atmosphère dégagée par le site que par le panorama qu’il offre sur l’Aiguille Verte. Un rapide tour du lac nous a permis de constater que les petits glaciers des Aiguilles Rouges ont bien souffert de cet été 2003. S’ensuivit la belle descente sur les photogéniques lacs des Chéserys, avant de bifurquer (sud-ouest) sur le Grand Balcon Sud pour revenir à la Flégère.
Après cette première demi-journée bien remplie, nuit sage dans ce refuge Club Med, et réveil matinal par une journée bien mieux dégagée que la veille. Au programme : rejoindre Planpraz en faisant une écharpe derrière l’Aiguille Pourrie, du côté du lac Cornu ; 4h30 pour 600 mètres de dénivelé environ. Ballade idéale pour ne pas forcer et être de retour tôt en vallée. De la Flégère, il nous fallait suivre au nord-ouest la direction du télésiège de l’Index, afin d’atteindre le col du Fouet (2330 m) au prix d’une bonne suée entre chemin en lacets et raccourcis face à la pente. Passé le col, le sentier traverse un pierrier et continue à flanc (ouest) pour rejoindre la combe de la Glière en longeant de beaux éperons rocheux. Un dernier effort est nécessaire pour remonter la combe et passer le col (2461 m) à l’aide de mains-courantes fixes. Un petit crochet au nord s’impose pour découvrir le lac Cornu en surplomb puis les lacs Noirs blottis sous la verticale Aiguille du Pouce. Pour rejoindre le col du lac Cornu (2414 m), il faut traverser sous l’Aiguille Pourrie dans un chaos de gros blocs sombres. L’atmosphère change radicalement en basculant dans l’adret de Planpraz, le paysage se fait moins minéral et d’aspect plus chaleureux. La descente sur les gares de téléphérique (1999 m) se fait progressivement et à flanc, en alternant pentes et sections planes, en passant sous des voies d’escalade dont les clochers chers à Rebuffat. Pour nous, elle s’est surtout fait à contre-courant d’une foule immense. Notre escapade s’est achevée là, face au Mont Blanc - tel qu’il se reflète dans les yeux émerveillés de ces petites japonaises qui attendent le prochain départ du téléphérique du Brévent.


Ah bah mon gaillard...

 

Tu l'as dit bouffi.

 

Et les visions de rêve ne s'arrêtent toujours pas...

Les Grandes Jorasses

 

Le Mont-Blanc au petit matin

Comment ça ! C'est tout skiakom photos ?

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