Tour du Grand Capelet (Vallée des Merveilles)
Départ : vallon de la Gordolasque (1700 m)
Randonnée sur deux jours dénivelé cumulé 1500 m environ.
Rando effectuée les 29 et 30 juillet 2001.
La Vallée des Merveilles depuis la Baisse de Valmasque.
Le Tour du Grand Capelet constitue une approche originale de la Vallée des Merveilles : au lieu d’y accéder par Tende et la vallée de la Roya, on rejoint la célèbre vallée par la Gordolasque, c’est-à-dire depuis le bassin hydrographique de la Vésubie, ce qui suppose le passage de deux cols sur la ligne de partage des eaux entre les deux bassins. La Vallée des Merveilles, de son vrai nom Val d’Enfer, est le site montagneux le plus connu et prisé des Alpes-Maritimes. Non seulement le lieu est magnifique la présence de divers minerais métalliques dans la roche offre un festival de couleurs mais de plus il abrite d’étranges gravures rupestres témoignant des activités mystiques de lointains ancêtres, que de nombreux spécialistes cherchent à interpréter. Ces attraits ne doivent cependant pas faire oublier que les
orages sont nombreux et violents dans la vallée des Merveilles, dominée par le Mont Bégo dont les roches truffées de traces métalliques en font une véritable usine à foudre !
Cette boucle offre donc tous les intérêts : beauté des paysages, diversité de la faune et de la flore, découverte culturelle et... un peu de sport tout de même.
Premier jour (3h et 800 m de dénivelé + visite du site des gravures) :
Juste après avoir traversé le Pont du Countet ou Pont des Gravières (1700 m), au bout de la route dans le vallon de la Gordolasque, on emprunte à droite un bon chemin qui monte vers le Pas de l’Arpette, d’abord en forêt puis rapidement en milieu ouvert. Le sentier suit un moment une énorme conduite forcée d’EDF, naïvement peinte en vert comme si on avait cru ainsi mieux l’intégrer dans le paysage. Avec en face le Mont Bégo, on atteint facilement le Pas de l’Arpette (2511 m), qui constitue notre porte d’entrée dans la Vallée des Merveilles. De là, on redescend aisément vers l’est pour rejoindre le Refuge des Merveilles (2100 m), situé sur la rive sud-est du Lac Long Supérieur.
Depuis le Pas de l'Arpette, on découvre le Mt Bégo.
Idéalement, il convient d’arriver au refuge à la mi-journée ou en tout début d’après-midi, de manière à pouvoir visiter le site des gravures tranquillement et sans trop craindre les orages. Victime de son succès, la Vallée des Merveilles est une zone réglementée où il est interdit d’utiliser des bâtons ferrés et de sortir des sentiers officiels sans accompagnement agréé. De trop nombreuses dégradations des gravures, voire tentatives de vol au burin (!), ont été perpétrées. Les gravures se visitent guidé par des accompagnateurs de moyenne montagne travaillant pour une association locale, qui recrutent leurs clients directement sur la terrasse du refuge. La visite est payante mais ça vaut le coup : les guides ne sont pas avares de leur temps (la ballade prend couramment 3 heures) et fournissent de nomb
reuses informations sur le site en général et les gravures en particulier. Notre visite, bien qu’entamée à 13 heures, s’est terminée vers 16h par une demi-heure de sprint sous une spectaculaire radée, le temps de regagner le refuge.
"Le Sorcier", une des gravures les plus connues du site des Merveilles.
Je garde un mauvais souvenir du refuge des Merveilles : déjà, il faut réserver très longtemps à l’avance (anticiper au moins d'un mois pour une nuit en période estivale), l’accueil y est médiocre, la douche froide malgré une récente rénovation, et la bouffe exécrable malgré un ravitaillement en 4x4. Et attention, au mépris de la coutume du CAF, ce refuge ne réserve pas de place à l’attention des randonneurs surpris par le mauvais temps. En bref, je conseillerais à ceux qui le peuvent d’aller dans un autre refuge, ou d’emporter sa nourriture et de prévoir un bivouac (autorisé à proximité des refuges) si la météo le permet. Déjà le fait d’éviter l’insipide daube-polenta et le flan chimique du refuge constitue un bon point.
Vue du Grand Capelet (arrière plan au centre) depuis le Lac Long Supérieur.
Second jour (6h, 700 m de dénivelé positif, 1100 m de dénivelé négatif) :
Depuis le refuge (2100 m), en empruntant le GR 52 que l’on suivra jusqu’au refuge de Nice, on remonte au nord la vallée des Merveilles, coincée entre le Mt Bégo et le Mt des Merveilles, jusqu’à la Baisse de Valmasque (2558 m). De là on peut monter soit vers le Mt Bégo (2873 m) et le vallon de Fontanalba à l’est, soit vers le Mt du Grand Capelet (2934 m) à l’ouest. On notera qu’il est également possible de rejoindre le Pont du Countet en passant par le Pas du Lac Autier à l’ouest, raccourci qui peut s’avérer utile si la météo menace.
Le Lac du Basto depuis la Baisse de Valmasque. Pour la Baisse du Basto, prendre le couloir montant sur la gauche.
De la Baisse de Valmasque, redescendre un peu en direction du Lac du Basto puis prendre main gauche (nord-ouest) la direction de la Baisse du Basto (2697 m) que l’on atteint en suivant un long couloir où peuvent se lover des névés jusqu’au milieu de l’été. La Baisse du Basto est le point haut de cet itinéraire, d’où l’on décrouvre le Mt Clapier, la Malédie et le Gélas.
En montant sur la Baisse du Basto, d'épais nuages se formaient derrière nous sur le sommet du Bégo.
Bouquetin surpris à la Baisse du Basto.
De la Baisse du Basto, toujours en suivant le GR 52, redescendre à l’ouest par une pente forte (névé possible) en direction des lacs Niré (2350 m) et du refuge de Nice (2232 m). Contourner ensuite le Lac de la Fourca par sa rive ouest, quitter le GR 52 et rejoindre le pont du Countet en suivant le vallon, traversant une tourbière et des pierriers, et passant à proximité de cascades.
Le refuge de Nice, entre Mt Clapier et Lac de la Fourca.