Mont Clapier
15 août 2001. Notre belle équipée n’avait passé qu’une seule fois la barre des 3000 mètres. Il nous fallait impérativement éprouver nos indubitables capacités sportives – à défaut de techniques – en affrontant une nouvelle fois ce seuil symbolique. Nous nous sommes donc attaqués au Mont Clapier, le 3000 le plus méridional des Alpes. Encore une fois mon coéquipier avait repéré l’itinéraire dans son super guide, ce qui nous a valu quelques retours sur nos pas.Si le Clapier n’est pas d’une grande exigence technique, il demande par contre une bonne résistance physique : 1350 m de dénivelé, au moins 4 heures de montée.
Le Mont Clapier et le Refuge de Nice se reflètent dans les eaux calmes du Lac de la Fous.
Départ du Pont du Countet (1700 m), vallon de la Gordolasque. Longue marche d’approche jusqu’au refuge de Nice (2232 m), heureusement parmi les cascades et le calme de ce vallon paradisiaque. Du refuge, il existe trois possibilités pour atteindre le Clapier : soit par l’itinéraire classique via le vallon de la Fous à l’Est, soit par le vallon du Clapier au Nord, soit par le vallon des lacs du Mt Clapier immédiatement à l’ouest du précédent. C’est pour cette dernière option que nous avons opté, à défaut de trouver une sente dans le vallon du Mt Clapier.
La sente part en lacets au nord du refuge, et mène rapidement aux mignons petits lacs jumeaux dits du Mt Clapier, situés dans une combe perdue sous le Pas de Pagari (2798 m). Là, alors que nous n’étions qu’à 1,5 km à vol d’oiseau du sommet, nous n’avions avalé que les 2/3 du dénivelé total. Une pause s’est donc imposée...
Des lacs du Mont Clapier s'élève le mur menant au sommet.
La partie finale de l’ascension s’effectue en pente assez forte, et ne laisse guère de place pour le repos. Des lacs, il faut partir à l’Est rejoindre le haut du vallon du Clapier, puis remonter dans un large couloir de blocs où subsistaient quelques gros névés. On atteint une dernière combe d’éboulis dominée au nord par la Cime Peïrabroc, avant d’attaquer plein Est l’énorme « mur » formant le contrefort du sommet. Une vague sente s’y faufile, parsemée de rares cairns, avec suffisamment d’habileté pour que l’on ait pas à faire usage de ses mains.
On arrive enfin au pied de ce gigantesque amas de blocs que constitue le sommet (« clapier » signifie « pierrier ») que l’on rejoint au prix d’un ultime effort. Nous avons croisé là un couple de bouquetins, animaux nettement moins nombreux et plus discrets que les chamois dans le Mercantour.
Du sommet (3045 m), la vue s’étend sur 360°, et notamment sur le duo Bégo – Gd Capelet au sud-est, sur le Gélas et la Malédie à l’ouest.
Depuis le sommet : Bégo et Grand Capelet au sud-est ; Gélas et Malédie à l'ouest.
Nous sommes redescendu par le même itinéraire, sans trop nous attarder, mais en accusant une certaine fatigue au niveau des articulations : la rudesse du terrain les a mis à l’épreuve.
NB : si vous trouvez un bâton de randonnée dans les éboulis du sommet, merci de nous faire signe !