Si l’ascension du Buet ne présente aucune difficulté particulière, il s’agit toutefois d’une excursion dans la royaume de la haute-montagne. Il est donc indispensable de s’assurer que la météo est stable, et de partir de très bonne heure. L’enneigement au sommet étant quasi-permanent, l’usage des crampons et du piolet me paraît incontournable.

Idéalement, le groupe de randonneurs doit bien se connaître, être de niveau homogène et bien entraîné.

L’itinéraire décrit ici est le plus classique, mais il est néanmoins très long (11 heures A/R et 2200 m de dénivelé !) et requiert une très bonne condition physique. Il est donc préférable de le scinder en deux jours en passant une nuit au refuge du Grenairon (1950 m), appelé également Chalet-Hôtel du Buet, situé à environ 3 heures de marche du point de départ, à la limite supérieure de la forêt.

J’ai effectué cette randonnée en juin 1998, par une très belle journée, au sein d’un groupe de randonneurs expérimentés et connaissant bien le terrain. Nous étions sur le chemin à 7 heures du matin.

Des Praz de Salvagny, suivre la piste qui s’enfonce au sud dans la forêt de la Grande Joux, en direction des Chalets de Fonts. Après 1 km, bifurquer à gauche par un large chemin qui monte en lacets dans la forêt. Peu après les derniers arbres, on atteint le chalet-refuge du Grenairon. De là, le regard s’ouvre au sud-ouest sur la Montagne d’Anterne et l’on aperçoit déjà le dôme immaculé du Mt Blanc.

Depuis le refuge jusqu’au sommet, l’itinéraire effectue une grande courbe contournant le cirque des Fonts, large et profond cirque d’origine glaciaire, moins vaste mais comparable à son célèbre voisin, le cirque du Fer-à-Cheval. Derrière le refuge, le chemin pierreux remonte au nord-est pour rejoindre les Frêtes du Grenier. On pénètre alors dans la Réserve naturelle de Sixt-Passy. Le chemin se faufile parfois entre les gros blocs qui constituent la crête, que l’on suit jusqu’à un rocher important nommé la Cathédrale (2531 m). La crête devient alors régulière, mais on la quitte peu après pour descendre légèrement vers l’est en direction du Plan du Buet. Le sentier reste en balcon à environ 2530 m, traverse plusieurs ruisseaux et névés, jusqu’à rejoindre la petit lac du Plan du Buet (2543 m), enneigé en début de saison. Le jour où j’ai effectué cette randonnée, assez tôt dans la saison et après une récente chute de neige au delà de 2500 m, le parcours était entièrement enneigé du Plan du Buet jusqu’au sommet.

La sente s’élève alors dans une pente raide d’éboulis schisteux (névé en début de saison, donc crampons et piolet utiles) pour atteindre la crête de la montagne des Eves, ou arête nord du Buet, à la cote 2800 m environ, laissant à gauche la Pointe du Genévrier (2870 m). Suivre alors la crête vers le sud, en passant d’abord quelques ressauts rocheux équipés de chaînes et de câbles, puis la pente s’adoucit jusqu’au sommet (3096 m). Là encore, crampons et guêtres peuvent être utiles en fonction de l’enneigement, et attention aux corniches à gauche !

Inutile de préciser que le panorama qui s’offre depuis le Buet est saisissant. On domine tous les massifs de Haute-Savoie : Chablais, Faucigny, Aravis ; mais c’est surtout vers le sud-est que le regard est capté : avec la massif des Aiguilles Rouges au premier plan, c’est l’ensemble du fascinant Massif du Mont Blanc que l’on découvre. Avec de bonnes jumelles, il est même aisé de suivre la progression des cordées d’alpinistes sur le dôme sommital du toit de l’Europe !

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