Proéminence rocheuse immanquable depuis les rives du Léman, la Dent d’Oche est un sommet très élégant, en apparence inaccessible, qui domine Evian. L’abondance de mains-courantes et l’assez courte marche d’approche en font cependant une randonnée abordable pour le plus grand nombre, à condition d’être en bonne forme physique et d’avoir le pas sûr. Au cœur de l’été, la sur-fréquentation du site donne lieu à d’ubuesques embouteillages aux passages étroits, et la densité de pique-niqueurs aux abords du sommet rappelle celle d’un hall de gare un jour de grand départ en vacances. Même ce jour de début juin, les chocards frisaient l’indigestion et les bouquetins, qui abondent dans le secteur, devaient jouer de l’épaule pour se frayer un chemin. Agoraphobes s’abstenir ! Mais ces menus désagréments ne peuvent faire oublier la féerie du panorama offert : classique parmi les classiques, la Dent d’Oche reste LA rando à faire dans le Chablais.

Du chalet-buvette de la Fétiuère (1206 m), le sentier s’engage à l’est en sous bois, sur la rive gauche d’un ruisseau qu’il traverse à la cote 1350 m. Il remonte ensuite des pentes recouvertes de végétation basse, laisse à gauche un sentier qui revient à la Fétiuère par le rive droite du ruisseau, et atteint les rives d’un autre ruisseau au niveau des ruines de Haute Ugine. Il remonte alors les pentes douces de l’alpage jusqu’aux Chalets d’Oche (1630 m), où l’on pourra s’abreuver à la fontaine avant la rude grimpette. De là, jeter un oeil vers le sommet n’est pas forcément le meilleur moyen de s’encourager. Laisser à l’est le sentier tranquille menant au col de Planchamp et aux Portes d’Oche et s’engager (nord) sur la sente qui attaque les pentes de plus en plus raides sous la masse rocheuse de la Dent d’Oche. Par de larges écharpes (nord-est puis nord-ouest) et de petits lacets, la sente passe sous les rochers puis les longe en direction du col de Cornillon. Avant d’arriver à ce dernier, emprunter à droite (nord-est) une sente rocailleuse qui s’engage dans une pente de plus en plus forte jusqu’à arriver à la base d’un étroit couloir. Le remonter en s’aidant des chaînes et en faisant attention aux chutes de pierres et, au sommet, prendre à droite pour atteindre l’improbable refuge (2113 m) calé sur un étroit éperon rocheux.

Poursuivre le parcours à l’est en traversant un court passage herbeux et en gravissant quelques derniers passages rocheux menant à l’aérien sommet (2221 m). Admirer le panorama à 360° dominant en particulier le Léman par delà le secteur des Mémises et le pays de Gavot. A l’est du sommet, une vire fait passer sur le vertigineux versant nord puis rapidement sur le versant sud pour perdre rapidement de l’altitude. Par une succession de passages rocheux (dalles inclinées équipées de chaînes, courte cheminée), on rejoint la terre et l’herbe grasse peu avant d’atteindre le col de Planchamp (1996 m), situé sous la verticale face nord du Château d’Oche. Descendre le versant sud par de multiples lacets ; en bas laisser à gauche le sentier remontant aux lacs de la Case d’Oche pour continuer la descente en pente douce jusqu’aux chalets d’Oche, d’où l’on rejoint la Fétiuère par l’itinéraire de montée.

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