Crête du Mont Chauffé


Sommet 2093 m – Massif du Chablais (Haute-Savoie)

Départ : lieu-dit le Sauvage (1229 m), commune d’Abondance

Course effectuée mi-juillet 2002 – environ 5 heures – 900 m de dénivelé


La face sud du Mont Chauffé : comme son nom l'indique, cette barre rocheuse est bien servie par le Soleil.


J’aurais dû intituler cette course « Crête du Mont Chauffé ; la ballade à ne pas faire » ! En réalité, à voir le Mt Chauffé de profil, on comprend qu’il ne s’agit pas d’une ballade, mais que suivre sa ligne de crête relève plutôt de l’escalade. Sur ces deux kilomètres de crête, n’espérez aucun échappatoire : 300 à 400 mètres de vide côté nord, 50 ou 100 mètres au sud sans que ce soit plus engageant. Aucune autre solution que de s’accrocher au rocher et de poursuivre la progression. En bref : débutants et sujets au vertige s’abstenir ! Moi qui suis peu à l’aise en verticalité, je ne cacherai pas que j’en ai bien bavé ce jour là et que je ne faisais guère le fier avant d’avoir foulé à nouveau le plancher des vaches...

Cette course ne doit pas être entreprise un lendemain de pluie. Prévoir le matériel d’assurance classique ainsi que 30 mètres de corde. En certains endroits le casque n’est pas superflu.

Derrière le village d’Abondance, prendre la petite route qui monte au hameau du Mont, puis continuer tout droit jusqu’au lieu dit du Sauvage où l’on gare son véhicule à l’intersection de deux pistes (cote 1229 m). Du parking, s’engager à gauche (ouest) sur la piste puis le sentier qui mène au col de la Plagne (1546 m). De là, rejoindre le premier mamelon de la crête du Mont Chauffé en coupant à travers champs puis en empruntant une petite sente raide en sous bois. On découvre alors les deux kilomètres de crête qu’il reste à parcourir, le sommet se trouvant 500 mètres plus haut.

Où qu'il est le chemin ?!


Le début du parcours est aisé, jusqu’à atteindre une première faille. Le terrain devient alors plus accidenté, et progressivement l’herbe et les pins disparaissent au profit du seul rocher. Les premiers vrais efforts sont à fournir pour atteindre le deuxième mamelon culminant à 1866 m. Immédiatement après, une faille importante oblige à redescendre 50 mètres côté nord de la falaise. C’est le Pas du Chien (1817 m), seul passage de l’itinéraire qui soit équipé : un simple câble sur une trentaine de mètres.

De la faille du Pas du Chien s'ouvre le paysage verdoyant de la vallée d'Abondance, avec au fond le domaine skiable de Châtel.


Du Pas du Chien, il faut monter dans une forte pente pénible où des cailloux font déraper les pieds et où les prises sont parfois traîtres. Ensuite et jusqu’au sommet, il ne reste que du rocher, et cela sur un parcours long et peu évident : on monte, parfois on doit redescendre, souvent on cherche le meilleur passage... Et enfin on débouche au sommet (2093 m) : panorama à 360°, les Cornettes de Bise (2432 m) et la Dent d’Oche (2221 m) au nord, le Mont de Grange (2432 m), le Mont Buet et le massif du Mont Blanc au sud ; sans oublier ces minuscules fourmis qui s’agitent au fond de la vallée.

En ligne de mire, la majestueuse masse rocheuse des Cornettes de Bise s'élevant au milieu des alpages.


Redescendre par quelques pas d’escalade immédiatement au sud-est du sommet, puis suivre à droite une vague sente dérapant dans les pierres au pied de la falaise. On atteint rapidement le couloir du Ferraillon dont on dévale le pierrier jusqu’à la piste, à quelques encablures du point de départ. Il est également possible de descendre par un itinéraire plus long mais moins « cailloux », en passant depuis le sommet par le Petit Chauffé et les alpages de la Lavanche.

L'edelweiss, emblême des montagnes, affectionne tout particulièrement les massifs calcaires. Celles-là en ont certainement moins bavé que moi pour arriver jusqu'ici.


Il serait inconscient de ma part de conseiller le parcours de crête du Mont Chauffé. Aussi, aux téméraires qui tiennent absolument à fouler du pied ce modeste sommet du Chablais, indiquerais-je que l’on peut le gravir beaucoup plus simplement en prenant l’itinéraire décrit ci-dessus en sens inverse (dans ce cas, éviter le couloir du Ferraillon !), ce qui ne demande que quelques pas d’escalade sur environ 20 mètres de dénivelé. Ce passage au sommet peut constituer le point culminant d’un tour du Mont Chauffé, passant successivement par le Col de la Plagne, le hameau d’Ubine (également accessible par la route), le Col d’Ubine, le Plan des Ouêtres, le chalet de la Raille, le Mont Chauffé et le couloir du Ferraillon. Mais là, c’est une autre histoire...


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