Cime Ouest de Fenestre


Variante par le Bochetta Forno

Fin septembre 2001. Une rude envie de se dégourdir les jambes, mais une météo médiocre après une première chute de neige millimétrique : brise glaciale sur les crêtes et barrière de nuages plafonnant à 2500 mètres. Sans but précis, nous nous sommes élancés vers la Madone de Fenestre. Là, nous ne nous sommes pas sentis assez téméraires pour tenter l’ascension du Mt Neiglier ou du Mt Ponset dans le brouillard et sur la roche humide.


La Cime de l'Agnelière depuis le Pas des Ladres

La curiosité nous poussa alors sur le bon sentier qui serpente dans les flancs herbeux de la Cime de l’Agnelière, et qui mène au Pas des Ladres (2446 m), entrée orientale de la vallée du Boréon. De là, nous entreprîmes hors sentier l’ascension de la Cime Ouest de Fenestre, histoire de se donner un but, même si le sommet était chapeauté d’épais nuages. Si nous n’avons pas rencontré de difficulté particulière pour atteindre la Cime (2662 m), c’est pour en redescendre sur le col de Fenestre que ça c’est corsé. Après une prudente déambulation parmi d’énormes blocs, nous nous sommes engagés sans grande conviction dans un couloir abrupt en terrain meuble, puis sur une crête plongeant a priori vers le Col. Je m’engageai alors sur une vague sente versant italien, mais quelques blocs se dérobant sous mes pieds m’ont vite convaincu de rebrousser chemin. Nous avons finalement atteint le col de Fenestre (2474 m), point de passage privilégié entre l’Italie et la France, où les vestiges militaires (blockhaus, baraquements) témoignent d’un passé agité.


Vestiges militaires au Col de Fenestre Jeu de brumes et de lumière versant italien

Alors que versant français le brouillard stagnait en altitude, côté italien la brume semblait remonter depuis le fond de vallée, laissant la vue libre sur la Punta Ciamberline (2791 m) ou sur le versant oriental du massif frontalier de la Cougourde (2921 m). Délogés par le vent glacial, nous redescendîmes rapidement sur les lacs de Fenestre, puis, quittant le sentier, vers la combe de Gias Cabret. Nous avions jusque là croisé de nombreux chamois, nous nous fîmes alors discrets pour observer les marmottes grassouillettes qui jouaient à cache-cache ou faisaient les belles sur les rochers...


Le Col de Fenestre, un des lacs, et les premiers contreforts de la Cime Ouest (à gauche)

Retour ensuite à la civilisation, non sans se réconforter préalablement avec la légendaire tarte aux myrtilles du refuge.

 

Variante par le Bochetta Forno :

De la Madone de Fenestre, prendre le large sentier qui s'élève au dessus du sanctuaire jusqu'au Col de Fenestre (balisé). On passe par le lac des Fenestres et en 1 h 15 à 1 h 30 on gagne le col du même nom. Du col on redescend un peu du côté italien, au bout d'un bien triste bâtiment italien s'élève un petit sentier peu visible à main gauche. Ce sentier se perd rapidement dans les éboulis, mais on le retrouve au dessus dans l'herbe. Il nous mène alors par une succession de virages en "épingles à cheveux" au Bochetta Forno (col). Il faut compter environ 30 minutes pour y parvenir. Soyez attentifs les Bouquetins y sont généralement présents. Cette montée ne présente pas de difficultés particulières. Du Bochetta Forno, on redescend jusqu'à la dernière épingle franchie, d'où part sur la droite (en descendant), une trace peu visible qui se perd rapidement dans des éboulis, il faut alors suivre des cairns qui sont souvent très espacés, et aller à vue vers la Cime Ouest de Fenestre. Compter environ 45 min à 1 heure car la progression est quelque fois délicate dans les gros blocs plus ou moins stables. Descente par le Pas des Ladres ou bien par l'itinéraire de descente décrit au-dessus qui ramène au Col de Fenestre.

Le Gélas vu du Bochetta Forno


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